La solidarité gouvernementale sous la Vème République est le produit de très nombreux facteurs interdépendants que l'on peut regrouper en quatre séries distinctes : l'organisation juridique, la pratique suivie, les effets de long terme et la conjoncture politique. Cet agencement met en place une cohésion globale satisfaisante entre les ministres même si une pression individualiste reste constamment présente. La solidarité gouvernementale a favorisé d'une part l'apparition d'une nouvelle convention qui proscrit désormais aux ministres de mettre en péril l'ensemble gouvernemental et a, d'autre part, modelé la responsabilité politique des ministres qui s'avère être dorénavant essentiellement individuelle.