Gaston Jèze, juriste de la première moitié du XXe siècle, promeut le « positivisme sociologique » comme méthode d’étude du droit et des finances publiques. Fondant l’État sur la notion technique de service public, Jèze porte un regard critique sur le fonctionnement des institutions politiques de la IIIe République. Il milite pour un renforcement des pouvoirs du juge, figure supposée neutre et impartiale, mais il se heurte au problème du contrôle juridictionnel de constitutionnalité des lois. La nature particulière de l’acte législatif rend poreuse la distinction entre technique et politique. Elle met du même coup en lumière les contradictions inhérentes au positivisme sociologique et souligne l’impossibilité d’abstraire absolument le droit de ses fondements politiques.