La contribution à la théorie générale de l’État comporte une double ambition : celle, positiviste, de mener à bien une théorie de l’État de droit et celle, prescriptive, d’en déduire la souveraineté de la nation. Combinant la théorie allemande de l’État et la notion de souveraineté nationale, Carré de Malberg pose que la nation ne peut s’exprimer que par ses organes ; dès lors, il échoue à penser la nation comme l’auteur primitif de l’ordre étatique. L’abandon, dans ses œuvres ultérieures, de l’appareil conceptuel de la Contribution au profit de la notion rousseauiste de volonté générale, et d’une conception démocratique de la souveraineté, témoigne de l’éclatement de l’entreprise positiviste, minée de l’intérieur par une intention prescriptive que les principes du Rechtstaat ne pouvaient contenir.