Dans un livre très séduisant, le philosophe R. Ogien applique aux questions de bioéthique son éthique minimaliste. L’article présente la thèse de l’auteur puis la critique en ce qu’elle se prive de penser la façon très spécifique dont l’Etat organise l’espace social et normatif autour des libertés corporelles. C’est en effet par le fait même que l’Etat libéral organise certaines pratiques (tout en en interdisant d’autres) qu’il se fait moral. On pourrait alors exiger de lui une éthique maximaliste qui expliciterait ses présupposés plutôt qu’elle ne les noierait dans des choix mal assumés.