Quel sens donner à des dans l’amour des lois ? Ne pourrait-on, à la manière du Socrate de Criton, dire que les lois nous aiment, qu’elles nous ont nourris et élevés ? Qu’elles nous constituent ? De la peur des lois au respect de la loi, voire à l’amour des lois, il n’y a en tout cas pas de place pour l’indifférence à la loi. Mais faut-il pour autant identifier l’amour de l’ordre et l’amour des lois ? L’étude des lois, l’histoire des lois est-elle seulement la passion du juriste comme expert ou ferait-elle partie de la formation consciente des hommes en tant qu’hommes, de leur être historique? Montesquieu a démonté pièce par pièce les dispositifs des machines juridiques et étudié les lois de la composition des lois, en suivant la méthode d’une histoire naturelle appliquée à un recueil d’expériences historiques et politiques. Mably dira : le véritable objet de l’homme n’est pas le pain mais la loi.