Le 18 avril 2011, le Parlement hongrois a approuvé la nouvelle Constitution, la « Loi fondamentale de la Hongrie ». Ses dispositions transitoires ont été, quant à elles, approuvées dans une loi distincte du Parlement, en date du 30 décembre 2011. Ces deux actes sont entrés en vigueur le 1er janvier 2012. Cet article soutient que l’essentiel des dispositions de la Loi fondamentale proviennent de la précédente constitution, libérale et démocratique, tandis que la rhétorique s'est transformée en une nouvelle rhétorique, conservatrice et chrétienne. Quoi qu’il en soit, cette nouvelle Constitution présente plusieurs défauts substantiels, tels : les limites posées à la compétence de la Cour constitutionnelle ; la révocation du Commissaire à la Protection des données ou du Président de la Cour suprême ; le droit, pour le chef de l’administration judiciaire et pour le procureur général dans les affaires pénales, de choisir le tribunal compétent ; la possibilité de prononcer des peines de prison à vie ; ou encore l’usage exagéré des lois organiques. Si certains de ces défauts sont clairement contraires aux principes généraux du constitutionnalisme, au droit international et au droit européen, d’autres pourront être évités par le biais d’une interprétation créative de la Constitution, mais à la condition que la Cour constitutionnelle hongroise accepte son rôle de gardien des valeurs constitutionnelles européennes.