Albert Mathiez affirme que les lois sont pendant la période révolutionnaire des objets sacrés et qu’au titre de cette sacralité des lois, les législateurs sont eux mêmes objets de vénération. Comme ils produisent la loi, ils ont une fonction sainte. Il affirme qu’il y a là une religion révolutionnaire spécifique qui puise dans le corpus varié, multiple, changeant des philosophes du XVIIIe siècle et qui est retraduit également sous de multiples facettes. Il donne classiquement une place importante à Rousseau : les révolutionnaires appliqueraient d’une manière inconsciente le dernier chapitre du contrat social. L’amour des lois serait ainsi l’expression de cette religion révolutionnaire. Mais il s’agit et de suivre Albert Mathiez et de le discuter à la Lumières des archives parlementaires et du texte de Saint-Just De la nature, où il interroge frontalement ce qui a dénaturé les mœurs des êtres humains et ce qui pourrait leur redonner leur humanité. Retrouver des lois de nature serait alors une manière de refonder un amour des lois identifié à une patrie communauté des affections. Elle lieraient les hommes comme humains et non comme sauvages policé par de mauvaises lois. Une religion de la patrie serait la religion d’une humanité retrouvée.