Cet article est une version abrégée et remaniée de la première partie de l’ouvrage éponyme. Il soutient que les récentes déclarations des droits du Canada, de la Nouvelle-Zélande, du Royaume-Uni et de l’Australie expérimentent une troisième manière, inédite, d’organiser les arrangements institutionnels fondamentaux dans une démocratie. Ce nouveau modèle est une alternative à la dichotomie traditionnelle entre suprématie législative et suprématie judiciaire, et propose des techniques innovantes pour protéger les droits. Comme tel, il constitue un développement intéressant et important en termes d’ingénierie constitutionnelle et paraît pertinent pour tous les rédacteurs de déclarations de droits. En développant la théorie de ce nouveau modèle, cet article analyse à la fois sa nouveauté et son attrait normatif en tant que troisième modèle général de constitutionnalisme. Il s’agit dans un second temps de rendre compte de son fonctionnement idéal. Celui-ci peut servir d’étalon pour évaluer la stabilité opérationnelle, la singularité et l’efficacité des différentes versions de ce modèle, ainsi que pour proposer des réformes susceptibles d’améliorer ses résultats pratiques.