Le Conseil de défense et de sécurité nationale a récemment fait l’objet de vives critiques à la fois politiques et juridiques mais demeure largement méconnu. Le nombre régulier et accru de ses réunions en formation restreinte, ainsi que le nombre de matières dans lesquelles il intervient ont conduit cet organe à symboliser l’« hyperactivité » du président de la République française. Tant et si bien que l’attitude de l’Élysée, face à la récurrence des crises majeures (terroristes, sanitaires, écologiques) et à l’accroissement du rôle décisionnel du Conseil de défense, suggère que cet organe participe à une formalisation de la pratique présidentialiste du pouvoir. Si son organisation tend à vérifier cette hypothèse, le Conseil ne permet en revanche qu’une extension indirecte du domaine présidentiel et, plus encore, une relégation informelle des responsabilités gouvernementales. Il en ressort donc une formalisation volontairement incomplète du présidentialisme.