Un député accusé de corruption peut-il présenter sa candidature, former un gouvernement et devenir Premier Ministre ? Cette question « juridique » a été soumise en 2020 à la Haute Cour de Justice israélienne. Cet article s’intéresse aux problèmes constitutionnels soulevés par le cas de Benjamin Netanyahu, Premier Ministre israélien durant plus de dix ans, jusqu’en juin 2021, et de son procès pénal. Il débute par un bref exposé du régime israélien avant les décisions de la Haute Cour qui assirent son pouvoir d’appliquer des règles éthiques à la conduite des dirigeants politiques. Ces développements sont en effet importants pour saisir la décision de la Cour Suprême qui autorisa, à l’unanimité des 11 juges, Benjamin Netanyahu à (re)devenir Premier Ministre. Cet article analyse également le raisonnement développé par les juges et propose une approche critique des enjeux et des difficultés soulevés par cette décision.