Depuis la Révolution française, le lien entre armée et nation a sans cesse été réaffirmé et l’obligation militaire a toujours constitué une donnée essentielle de la citoyenneté pour ceux jugés aptes à porter les armes. La figure révolutionnaire du citoyen-soldat a été longtemps l’incarnation même du patriotisme républicain : à la garantie des droits répondait le devoir de défense de l’Etat et de la patrie. La loi de 1998 suspendant le service national, puis le SNU, ont rompu avec cette tradition, expurgeant la citoyenneté de toute dimension martiale, si ce n’est sous forme assez hypothétique.