Le parcours législatif chaotique du projet de loi de financement rectificatif de la sécurité sociale abaissant l’âge légal de départ à la retraite débouchant sur une adoption sans vote à l’Assemblée nationale n’a pas seulement révélé les difficultés à légiférer pour un gouvernement ne disposant pas d’une majorité absolue à l’Assemblée nationale dès lors qu’il aborde un sujet clivant ; il a aussi montré la fragilité de l’édifice présidentialiste français confronté à une délibération parlementaire active. Il a enfin mis en lumière que la manière d’en rendre compte par l’invocation de principes abstraits sur la « démocratie » pouvait contribuer à remettre en question tout l’édifice institutionnel de la Ve République largement construit sur le parlementarisme rationalisé.