L’établissement de connaissances sociopolitiques ne peut se passer d’une critique de l’outil intellectuel utilisé pour les acquérir. Cette exigence est encore plus forte pour la théorie politique qui a à faire avec le fait du pouvoir, dont la pluralité des dimensions (psychologique, historique...) multiplient des axes d'étude Mais certaines réalités mettent en évidence l’impuissance des modèles analytiques classiques usités pour décrypter les événements. C’est l’apprentissage déterminant que nous transmet Carl J. Friedrich, en recherchant l’instrument conceptuel qui lui permettra de saisir les dynamiques sociopolitiques, et non leur état présenté de façon objective et statique. En suivant le développement historique des institutions politiques sur le long terme, dans toute leur multiplicité, et avec l’aide du concept de processus de fédéralisation, il nous fournit une intelligence en profondeur de l’évolution institutionnelle de nos sociétés.
Le présent article revient sur trois grands axes de cette approche singulière des réalités sociopolitiques, la prédominance de la Constitution, le pouvoir compris comme relation, et le processus de fédéralisation.