Brown v. Board of Education, rendu en 1954, bouleversa l’environnement politique et juridique américain de l’époque en mettant fin à la ségrégation scolaire. La décision fait aujourd’hui figure d’icône de la culture juridique américaine malgré une efficacité toujours discutée. Le statut exalté de ce super precedent est contrebalancé par des critiques non dépourvues de fondements sur le raisonnement des juges de la Cour Suprême Américaine, qui furent partagées aussi bien par des soutiens de la ségrégation raciale que par des juristes engagés en faveur des droits civiques. Retracer l’histoire de ce qui est désormais plus qu’une décision mais un texte constitutionnel à interpréter nous invite à analyser comment un mythe jurisprudentiel s’inscrit dans un système juridique malgré ses incohérences.