La thèse soutenue est que la saisine des autorités administratives indépendantes ne correspond pas à l’émergence d’une figure « nouvelle » de la citoyenneté, mais au réinvestissement d’une forme ancienne, attachée à la naissance des démocraties représentatives libérales : la figure du citoyen pétitionnaire. Pour étayer ce propos, il importe de revenir sur le contexte et les conséquences du choix fait au début des années 70 d’instaurer un médiateur entre l’Administration et les administrés, remplacé par l’actuel Défenseur des droits ; en lieu et place d’un véritable « ombudsman ». Enfin, les modalités de saisine des AAI sont discutées en ce qu’elles ont pu s’apparenter à des limites posées à l’appropriation de ces instances par les individus-citoyens ou par des collectifs citoyens.