De nombreuses constitutions, notamment les Constitutions de 1848 et 1875 en France, prévoient la possibilité de leur révision totale, alors que d’autres l’interdisent. L’objet de cette étude consiste, d’une part, à examiner la différence entre révision partielle et révision totale des constitutions, en remontant à ses origines, en analysant la doctrine et en étudiant la soutenabilité de la distinction ; d’autre part, à étudier les conséquences procédurales qu’elle implique, notamment quant à l’identité du pouvoir de révision et à la durée de la réécriture constitutionnelle. Le résultat d’une révision totale semble conduire à un cas-limite, celui d’une constitution à la fois ancienne et nouvelle, qu’on propose d’analyser, selon les catégories du positivisme juridique, comme un moyen-terme paradoxal entre révision et révolution.