La critique américaine de l’illégitimité démocratique du contrôle de constitutionnalité, incarnée par la « difficulté contre-majoritaire » du Pr. Bickel, semble être devenue un lieu commun. Comment tolérer, face à l’idéal démocratique, que neuf juges nommés puissent censurer la volonté de représentants élus ?
Les développements se proposent ici de revenir sur ce débat dans un souci d’explicitation de la théorie souvent simplifiée de Bickel afin d’en apprécier la richesse et la postérité. Alliant une vision politique de la Cour suprême à une retenue judiciaire, sa pensée interroge la double nature juridique et politique du droit constitutionnel et stimule la réflexion sur la place du juge constitutionnel dans les systèmes modernes de gouvernement.