La critique américaine de l’illégitimité démocratique du contrôle de constitutionnalité, incarnée par la « difficulté contre-majoritaire » du Pr. Bickel, semble être devenue un lieu commun. Comment tolérer, face à l’idéal démocratique, que neuf juges nommés puissent censurer la volonté de représentants élus ?
Les développements se proposent ici de revenir sur ce débat dans un souci d’explicitation de la théorie souvent simplifiée de Bickel afin d’en apprécier la richesse et la postérité. Alliant une vision politique de la Cour suprême à une retenue judiciaire, sa pensée interroge la double nature juridique et politique du droit constitutionnel et stimule la réflexion sur la place du juge constitutionnel dans les systèmes modernes de gouvernement.

The American critic of the democratic illegitimacy of judicial review, embodied in Prof. Bickel’s « counter-majoritarian difficulty », has become a common place. How to tolerate, in face of the democratic ideal, that nine appointed Justices might dismiss the will of elected representatives ?
This work offers a new glance at this debate, in order to clarify the too often oversimplied theory of Bickel and to assess the quality and posterity of his thoughts. Combining a political view of the Supreme Court of the United States with judicial restraint, his theory questions the double nature of constitutional law, legal and political, and stimulates the reflection on the constitutional judge’s role in modern systems of government.

Mémoire de Master 2 préparé sous la direction du Professeur D. Baranger, et soutenu à l’Université Panthéon-Assas en juin 2014.

Pour citer cet article :

Mathilde Laporte « La pensée constitutionnelle d’Alexander Mordecai Bickel », Jus Politicum, n°14 [https://juspoliticum.com/articles/La-pensee-constitutionnelle-d-Alexander-Mordecai-Bickel]